Dans le cadre de notre participation à l’exposition Textimoov, qui raconte l’évolution de l’innovation des matériaux et des technologies, nous avons dû faire appel à certaines personnes pour nous procurer des modèles. Nous en avons profité pour interviewer ces collectionneurs de l’ombre afin qu’ils nous racontent leurs histoires. Pour ce premier interview, nous vous présentons Patrice, connu sous le nom de M1ster One sur les réseaux sociaux. Patrice fait partie des plus grands collectionneurs d’Air Jordan 1 en Europe, avec un nombre incalculable de versions de Jordan 1, et pas seulement.
1- Comment est née ta passion pour les sneakers ?
Bonjour, je m’appelle Patrice dans la vie, mais on me connaît sous le nom de M1ster One depuis pas mal d’années. J’ai 40 ans et je suis responsable dans un magasin de sport à Liège. Je collectionne activement depuis 2013, mais ma passion a commencé en 1989 quand j’ai remarqué un gars qui portait une Air Jordan 5 Fire Red que je trouvais incroyable. J’ai alors décidé d’échanger mon BMX contre cette paire.
2- Pourquoi M1STER ONE?
J’ai trouvé ce nom quand j’ai créé mon compte sur les réseaux. J’avais essayé plusieurs variantes, mais elles étaient déjà prises. Finalement, j’ai opté pour "Master One" avec le chiffre 1, car "Master One" sans le chiffre existait déjà. J’ai commencé à utiliser M1STER ONE quand j’ai décidé de me spécialiser dans la Air Jordan 1. Avant, j’achetais toutes les Jordan, peu importe le numéro, mais au fil des années, mon cœur a penché pour les Jordan 1, avec de vrais coloris et des histoires authentiques !
3- Le nom d’un modèle que tu affectionnes particulièrement?
La paire que j'aime vraiment, c'est la J2 multicolore en Jordan 1. Ce n'est pas une paire "hype" du tout, mais elle a une belle histoire. Ce qui me plaît, c’est que ce sont des triangles de différentes couleurs cousus sur la paire. C’est une paire assez rare que j’ai eu du mal à trouver, et pour moi, c'est vraiment ma paire fétiche. La première fois que je l'ai vue, c'était dans un magasin à Miami, et elle était vendue à 6000 $. Plus tard, je l'ai achetée à un Parisien, je crois que c’était James Deville, qui est devenu photographe depuis.
4- Comme tu collectionnes les Jordan, je suppose que tu es passionné de basket-ball ?
Plus vraiment. À l’époque, mon père habitait aux États-Unis, ce qui m’a permis d’avoir tous les modèles que j’ai malheureusement usés sur les terrains de basket. Je suis un peu le basket, mais rapidement. Je me contente de collectionner les paires et d’organiser des événements pour la culture, pour rencontrer des gens et discuter de nos passions. Notre premier événement remonte à 2014 au Spiridome de Charleroi avec mes associés de l’époque, Arnaud Mykiss et Sandy. On a arrêté d’organiser des événements, mais je participe toujours aux événements sur les sneakers.
5- As-tu une anecdote ?
Une anecdote que j’aime bien raconter date de 2017. C’est un moment marquant pour moi car c’est mon premier camp-out à Paris devant le House of Hoops, une filiale de Foot Locker spécialisée dans le basket-ball. C’était pour une Jordan 11 Cool Grey. On est arrivé très tôt le matin et on a passé la nuit dehors. C’est là que j'ai fait mes premières rencontres. Moi, le petit Belge qui arrivait... J'ai rencontré des gens qui m'ont vraiment introduit dans le "game", et avec qui j'ai encore des amitiés, comme David Dov et Grizzly. À ce moment-là, on n’était pas sur les réseaux pour savoir combien on pouvait revendre la paire. On était plutôt contents de se retrouver pour échanger sur notre passion commune. La passion est tellement forte qu’avec David Dov et d’autres, après plus de 10 ans, nous sommes encore en contact et toujours un peu dans le monde des sneakers.
6- Que penses-tu du marché des sneakers ?
Il y a plusieurs années, on pouvait trouver des produits cool, des paires rétro, des paires peu recherchées. Il y avait des bons plans pour ceux qui cherchaient quelque chose de particulier; on pouvait les trouver en allant camper devant les magasins ou en cherchant un peu par les circuits courts ou les réseaux fermés. Ensuite, c'est devenu un gros business, et on trouvait des modèles disponibles partout, ce qui a fait le bonheur des "resellers" avec des prix très élevés, ce qui, je pense, a découragé plus d’un. On a un peu participé au "game", mais c’est le jeu, c’est comme ça. Maintenant que la "hype" commence à diminuer, on a l’occasion de récupérer des paires à des prix, disons, plus démocratiques. Mais cela reste toujours un business, malheureusement pour les collectionneurs.
7- Quels sont tes critères pour choisir tes paires ?
Je n’ai pas vraiment de critères, j’achète ce qui me plaît, que ce soit des Jordan ou des Air Max 1. Compte tenu de la qualité des modèles chez Nike en ce moment, je n’en achète pas beaucoup. Je dois avouer que depuis quelque temps, j’achète beaucoup de Saucony et de Diadora, car je trouve la qualité remarquable. Et comme ce sont des marques sous-cotées, on peut trouver des paires vraiment pas chères. Quand je vois tout le délire qu’ils ont fait pour la "Burger" avec des sachets de sauce pour les lacets, les matériaux... on ne peut que craquer.
8- Comment vois-tu ton avenir dans ta passion ?
Je ne sais pas vraiment. Pour l’instant, je prends plaisir à collectionner les paires ! Tant qu’il y a de la passion, je continuerai mon délire. Et qui sait, un jour je ferai autre chose. Le plus important, c’est la passion.
9- En musique, ça donne quoi ?
Écoute, moi je suis à l’ancienne, j’aime bien les bons classiques du rap français comme Sniper, Suprême NTM, IAM ou encore Arsenik. De temps en temps, j’écoute du Jul et de la chanson française comme Daniel Balavoine. Côté US, si je devais choisir trois titres, ce serait "Ruff Ryders' Anthem" de DMX, "2 of Amerikaz Most Wanted" de 2Pac & Snoop Dogg, et "I Got 5 on It" de Luniz. Des classiques qui perdurent dans le temps, tout ce que j’aime.
10- Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
Sincèrement, une joyeuse retraite.
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